Alors que la demande pour les produits cosmétiques naturels est en hausse, l’offre n’y répond pas à 100%.
Ces dernières années, de nouveaux modes de vie et de consommation alliant écologie et bien-être sont apparus. On peut ainsi citer le véganisme, la slow food, les objets du quotidien réutilisables (gourdes, protections hygiéniques…), le zéro déchet, l’upcycling…
L'industrie de la beauté s’est emparé de ces nouvelles préoccupations et de nouveaux modèles de consommation plus écologiques ont vu le jour : clean beauty, green beauty, cosmétique naturelle et/ou biologique...
Que sont-ils en réalité ? Ce dont nous pouvons être sûrs, c'est que la prise de conscience des “consomm’acteurs” est grandissante. Les adeptes de ces nouvelles pratiques se rejoignent sur un point central : l’innovation durable est possible en alliant progrès technologique et actions collectives.
Les groupes et marques issus du secteur de la cosmétique ont donc déjà entamé une démarche d’innovation vis-à-vis de leurs produits pour répondre à la demande changeante. Selon le site industries-cosmétiques.fr, les ventes de cosmétiques bio et naturels, en France en 2020, ont presque atteint le milliard d’euros de chiffres d’affaires, avec une croissance annuelle de 8%. Pour 2023, les prévisions annoncent +12% alors que la catégorie des produits traditionnels, elle, stagne. De plus, la crise de la pandémie de la Covid-19 a considérablement accéléré la demande en produits d’hygiène et de soin, laissant de côté toutes les marques aux discours superflus en termes de considérations écologiques et sanitaires.
Mais ces nouvelles tendances sont-elles suffisantes pour pallier les problèmes écologiques ?
Et bien pas tant que ça… Alors que la demande pour cette catégorie de produits est en hausse, l’offre n’y répond pas à 100%. En réalité, l’utilisation de l’eau, d’émulsifiants, de conservateurs, d'épaississants, etc. se trouvant pour la plupart dans la nature, sont parfois sourcés dans des zones affectées par les changements climatiques, la désertification, la déforestation ou encore la perte de la biodiversité. Des inscriptions concernant des “extraits naturels”, sur certains emballages, peuvent cachés des moyens d'extraction douteux ou le non respect de certains procédés. Tout est donc relatif.
Selon Romain Puth, Président de l’association Cosmébio, “ce n’est pas parce qu’une entreprise achète une marque bio ou utilise du plastique biosourcé [pour leurs conditionnements et packagings] que cela suffit”.
En creusant davantage, les actions derrière les discours se dévoilent être moins prometteuses. Il devient urgent de pouvoir justifier d’un réel agissement pour contrer le dérèglement climatique. Ce qu’il y a d’inscrit sur les packagings ne suffit plus, il faut aller au-delà d’une cosmétique zéro impact.