Agriculture biodynamique, permaculture, agroécologie, agriculture intelligente en carbone… Il y a tant d’expressions pour qualifier une agriculture plus raisonnée et raisonnable que nous pouvons nous emmêler les pinceaux !
Depuis des décennies, les enjeux environnementaux sont grandissants et ces nouveaux moyens de production se rejoignent sur l’idée qu’il est encore possible d’agir en faveur d’une planète dotée d’écosystèmes préservés et ressourcés. Selon le rapport spécial du GIEC (Groupe International d’Experts pour le Climat), l’absorption en carbone des sols semble énorme et fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques quant à sa capacité exacte.
C’est sur cela que l’agriculture régénératrice repose. Il y a du renouveau dans le terme de "régénération", comme l’idée de remettre plus dans la nature que ce qui lui a été prélevé. Au lieu d’avoir un faible impact négatif sur l’environnement, elle se veut agir positivement afin de renouveler et augmenter la qualité des sols et de toutes les matières organiques qui les composent.
Selon la définition de The Carbon Underground (organisation internationale visant à inverser le changement climatique par la science appliquée aux sols), l’agriculture régénératrice est l’ensemble “de pratiques agricoles et de pâturage qui, entre autres avantages, inversent le changement climatique en reconstruisant la matière organique du sol et en restaurant la biodiversité dégradée des sols - ce qui entraîne à la fois un prélèvement sur le carbone et une amélioration du cycle de l'eau”. La remise en état des sols et tous les bénéfices annexes constituent donc les fondements mêmes de l’agriculture régénératrice. Tout est une question de gestion et d’optimisation des ressources : en termes d’eau, de recyclage des nutriments et de concentration du carbone organique dans les sols. C’est ce dernier critère qui représente l’avantage principal.
Pour les adeptes de l’agriculture régénératrice, il s’agit de faire émerger une plus grande diversité dans les méthodes agricoles actuelles. Plus concrètement, différentes méthodes et pratiques peuvent être mis en place pour soutenir ce type d’agriculture :
- Minimiser le travail du sol en limitant la perturbation de la terre (dans le cadre des labours) ;
- Renforcer la diversité des systèmes de culture avec des espèces et des rendements variés ;
- Armer le sol en racines vivantes sans le laisser nu ;
- Intégrer des animaux pour stimuler le cycle des nutriments ;
- Augmenter les habitats de la faune sauvage pour la pollinisation, la lutte contre les parasites et la régénération des écosystèmes ;
- Concevoir des solutions climatiques naturelles pour la régulation d’eau, le piégeage du carbone et la lutte contre les inondations, etc.
Grâce à cela, selon l’Institut Rodale (une ONG soutenant l’agriculture biologique), les techniques de régénération “pourraient séquestrer plus de 100% des émissions de CO2 en passant à des pratiques de gestion largement disponibles et peu coûteuses”.
En résumé, même si ce mouvement agricole régénérateur a jusqu’à présent été fragmenté en termes de compréhension, ses praticiens semblent pouvoir se rejoindre sur la même vision, celle d’une planète en meilleure santé permettant à l’humanité toute entière de subsister.